Elle consiste en un ensemble
de démarches qui visent
à éviter l'apparition
d'une difficulté,
son installation ou son amplification.
Dans les apprentissages,
il est normal que tout enfant
rencontre des difficultés
passagères, que la
compréhension d'une
notion ou la maîtrise
de savoir-faire nouveaux
ne soient pas immédiates
et cette situation ne doit
pas systématiquement
inquiéter même
si elle requiert, et sans
délai, un ajustement
de l'action pédagogique.
Ainsi, la prévention
s'inscrit dans le cadre des
obligations professionnelles
du maître. Celui-ci
doit être particulièrement
attentif à la situation
des enfants nés dans
le dernier tiers de l'année
civile dont la "maturité"
peut être un peu insuffisante
pour qu'ils affrontent les
mêmes obstacles, au
même moment, avec les
mêmes chances de réussite
que leurs camarades plus
âgés. C'est
d'autant plus vrai que les
enfants sont plus jeunes.
Pour ces enfants, il convient
parfois simplement de décaler
certaines exigences sans
renoncer aux activités
préalables qui favoriseront
l'entrée dans les
apprentissages requis.
La prévention s'exerce
à tout moment de la
scolarité : l'apparition
ou l'aggravation de difficultés
sont susceptibles de se manifester
face à des exigences
nouvelles. S'il est vrai
que l'école maternelle
est le lieu privilégié
où s'exprime pleinement
la mission préventive
car c'est le moment où
s'ouvre le chemin des apprentissages
scolaires, où les
difficultés ne sont
pas encore installées,
il serait erroné de
réserver au cycle
des apprentissages premiers
le temps de la prévention.
Les actions de prévention
conservent tout leur sens,
avec des objectifs adaptés,
tout au long de l'école
primaire.
La prévention des
difficultés durables
individuelles se fonde notamment
sur l'observation. Conduite
par les membres des RASED,
celle-ci s'effectue à
partir des questions que
se pose le maître,
des problèmes qu'il
a commencé à
percevoir sur la base de
prises d'information quotidiennes
ou d'évaluations qu'il
a pratiquées. Elle
gagne à se réaliser
dans des contextes différents,
les écarts étant
toujours riches d'indications
:
- dans la classe, au moment
des activités collectives,
de telle façon que
les élèves
soient vus face à
des tâches scolaires
dans un fonctionnement normal
de classe ;
- dans ou hors la classe,
dans le cadre de petits groupes
animés par un maître
spécialisé
ou un psychologue scolaire
qui créent les conditions
propres à susciter
un certain nombre de comportements
dont ils souhaitent observer
la mise en uvre.
Elle peut aussi mobiliser
des stratégies d'évaluation
collective à condition
que celles-ci soient ciblées
et pertinentes, choisies
avec les enseignants qui
sont associés à
la passation et à
l'analyse des résultats.
À l'inverse, des situations
telles que les évaluations
nationales (CE2, GS et CP)
ne peuvent que bénéficier
des analyses des membres
des RASED.
Pour un certain nombre d'enfants,
une étude approfondie
s'avère indispensable
; elle nécessite des
bilans personnalisés
pour lesquels plusieurs compétences
peuvent être requises,
celles du psychologue scolaire
en particulier.
L'observation, l'évaluation
initiale, les bilans permettent,
pour les élèves
concernés, de circonscrire
des objectifs sur lesquels
l'équipe éducative
doit se mobiliser en priorité.
La mission de prévention
pour les membres des RASED
va jusqu'à concourir
à la recherche d'un
ajustement des conditions
de l'apprentissage dans la
classe.
La collaboration qui doit
s'établir entre les
enseignants et les intervenants
spécialisés
renforce la qualité
de l'observation et du suivi
des élèves.
Elle favorise le perfectionnement
et l'ajustement des techniques,
la pertinence de l'interprétation
des faits ainsi que la conception
d'actions pédagogiques
et éducatives adaptées
aux individus et aux groupes.
Cette collaboration entraîne
des modifications des attitudes
individuelles et collectives
devant les difficultés
des élèves,
ainsi qu'une meilleure compréhension
de leur situation.
S'il est un domaine qui nécessite
une attention plus particulière,
c'est celui du langage oral
et écrit dans la période
des cycles I et II ; le repérage
précoce de signes
qui inquiètent, de
difficultés qui persistent
malgré des aides doit
conduire les maîtres
à solliciter les membres
des RASED pour des actions
complémentaires à
la leur et, le cas échéant,
pour des bilans plus précis
et complets que ceux qui
peuvent être faits
en classe. Les médecins
de l'éducation nationale
peuvent être appelés
à procéder
à des examens des
enfants concernés.
Après une synthèse
réalisée à
l'école par l'équipe
éducative, les familles
sont orientées vers
des centres de référence
si des hypothèses
de troubles spécifiques
de l'apprentissage du langage
oral ou écrit existent.
Les actions à conduire
en faveur d'élèves
présentant ces troubles
sont précisées
dans la circulaire interministérielle
n° 2002-024 du 31 janvier
2002 parue au B.O n°
6 du 7 février 2002
: Mise en uvre d'un
plan d'action pour les enfants
atteints d'un trouble spécifique
du langage oral et écrit.